Ressources Mime Corporel - Arts du Geste
Il est une chose dont l’homme n’a pas encore appris à se rendre maître ; une chose dont il ne soupçonne même pas qu’elle est là, toute prête à être abordée avec amour, invisible et cependant toujours présente, magnifique de séduction, et prompte à s’enfuir… Ce n’est rien d’autre que le Mouvement. Gordon Graig
Autobiographie relative à la genèse du Mime Corporel
(Extrais de Paroles sur le mime – Librairie Théâtrale - 1963)
Mes prédispositions.
Pour transformer les choses, l’homme les touche.
Si sa main ne le peut, il touche avec l’outil ; qu’il touche.
Des Beaux-Arts, ceux que je préfère sont ceux qui représentent ce qui ce touche et qu’on touche, qui sont pratiqués en touchant, dont l’ouvre achevée peut être touchée par l’appréciateur.
Extrait du livre Etienne Decroux, mime corporel sous la direction de Patrick Pezin
(collection Les voies de l’acteur – Lentretemps éditions – 2003)
Vous avez choisi l’hippocampe comme symbole de votre travail. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce choix ?
Je ne suis pas le seul, je crois, à être séduit par cet animal qu’on n’ose pas appeler un poisson.
Cela dit pourquoi ai-je choisi cet animal comme symbole de mon activité ?
Extrait de L’Art du théâtre
Par EdwardGordon Graig
« Tout ce qui est accidentel est contraire à l ‘Art. L’art est l’antithèse même du Chaos, qui n’est autre chose qu’une avalanche d’accidents. L’Art ne se développe que selon un plan ordonné. Il ressort donc clairement que pour créer une œuvre d’Art, nous ne pouvons nous servir que de matériaux dont nous usions avec certitude. Or, l’homme n’est pas de ceux-là. Toute sa nature tend à l’indépendance ; toute sa personne montre à l’évidence qu’elle ne saurait être employée comme « Matière » Théâtrale.
Extrait de l’article 'Le Grand Projet'. Publié dans le livre Etienne Decroux, mime corporel
sous la direction de Patrick Pezin (collection Les voies de l’acteur – L’Entretemps éditions)
Par Thomas Leabhart
Pour Decroux, le Grand Projet de sa vie, le vaste inconnu qui attend toujours d’être découvert, oscillait quelque part entre la diction et le ballet classique, et s’appelait le mime corporel. Ce n’était pas nécessairement silencieux, mais la phase silencieuse de la reconquête du corps et de l’établissement de l’acteur comme figure centrale du théâtre (en contraste avec le dramaturge ou le metteur en scène) devait précéder le retour de la voix. Comme Zeami et Grotowski, les théories de Decroux se basaient sur une pratique solide, et étaient reliées à la pratique du jeu plutôt qu’à celle de la dramaturgie, comme c’est le cas chez Aristote et chez la plupart des autres théoriciens occidentaux.